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Blocage du 10 septembre : l'action est lancée partout en France

Au moins 200 interpellations ont eu lieu en France ce 10 septembre en marge du mouvement "Bloquons Tout".©Getty Images)

Après la chute du gouvernement Bayrou lundi, place aux blocages et manifestations. Ce mercredi, la manifestation du 10-Septembre appelle à « tout bloquer » afin de faire entendre la colère générale des Français. Face aux craintes de débordement, le ministre de l’Intérieur démissionnaire, Bruno Retailleau, a annoncé un déploiement massif des forces de l’ordre.

L’appel à bloquer le pays, en ce 10 septembre, a émergé au cours de l’été. De premiers appels ont été postés sur les réseaux sociaux dès le printemps, mais l’annonce, par François Bayrou, d’un plan d’économies intégrant notamment la suppression de deux jours fériés a accéléré le mouvement au cours du mois de juillet. S’il est une étincelle ayant contribué à ce mouvement, ce plan budgétaire n’est pas la seule origine du mouvement « Bloquons tout », qui intervient après de multiples épisodes d’instabilité politique vécus ces dernières années.

Le mouvement du 10 septembre prévoit près de 700 actions en France. Le ministère de l’Intérieur table sur 100 000 participants.

Plus de 200 interpellations en France, dont la quasi-totalité dans l’agglomération parisienne

La Préfecture de police de Paris a fait état de 132 interpellations dans l’agglomération parisienne, selon le dernier bilan communiqué, notamment à la suite de blocages ou tentatives de blocage du périphérique dans le cadre de la mobilisation Bloquons tout. Une cellule interministérielle de crise se tient depuis 9 heures au ministère de l’intérieur.

Quelque 6 000 policiers et gendarmes sont mobilisés dans la capitale, où différentes actions ont été constatées par des journalistes de l’AFP et du Monde.

A l’aube, une centaine de jeunes militants de la mouvance autonome bloquait un dépôt de bus dans le 18e arrondissement de Paris, avant l’intervention des forces de l’ordre autour de 6 h 15 avec des gaz lacrymogènes, a constaté une journaliste de l’AFP. Ils sont ensuite descendus sur le périphérique au niveau de la porte de Clignancourt, bloquant la circulation avant de s’en aller.

Porte de Bagnolet, une unité des forces de l’ordre a interpellé vers 6 h 30 plusieurs jeunes manifestants descendus sur le périphérique, a constaté une journaliste de l’AFP. Un blocage était en cours porte de Montreuil vers 7 h 30, selon une reporter de l’Agence France-Presse, qui a vu une trentaine de motos de la BRAV-M (brigade de la répression de l’action violente motorisée) entrer sur le périphérique dans les deux sens. 

De premières actions matinales

À Caen, des manifestants ont incendié des objets sur le viaduc de Calix, bloquant la circulation, a constaté une photographe de l’Agence France-Presse (AFP). A Bordeaux, quelques dizaines de personnes encagoulées – des militants syndicaux et des jeunes de la tendance libertaire d’après l’AFP – ont bloqué dans la nuit l’un des dépôts du réseau de tramways de la ville, avec une barricade de palettes et de poubelles, mais ils ont été délogés rapidement et sans heurts par la police.

À Nantes aussi, des manifestants ont tenté de bloquer des ronds-points proches du périphérique à hauteur du viaduc de Cheviré, qui enjambe la Loire. Les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes, ont constaté des journalistes de l’AFP.

À Marseille, le cortège est parti de la porte d’Aix vers la gare Saint-Charles, mais a fait demi-tour devant plusieurs cordons de CRS. Quelques grenades lacrymogènes ont été tirées, selon un reporter du Monde. La police a dégagé des voies du tramway des poubelles déposées sur les rails par le petit groupe de manifestants partis de la porte d’Aix, rue de la République.

À Rennes, deux blocages de ronds-points au nord et sud de la ville, ont été constatées par un journaliste du Monde qui rapporte quelque 150-200 personnes avec une majorité de black-blocs.

Deux actes de malveillances ont été relevés dans la nuit par la SNCF

Ont été constatées deux « dégradations de câbles », une entre Marmande et Agen, dans le Lot-et-Garonne, « ce qui entraîne la perturbation des circulations ferroviaires entre Bordeaux et Toulouse », et une autre à Colomiers, dans la banlieue de Toulouse, « ce qui entraîne l’interruption des circulations entre Saint-Cyprien et Colomiers », précise le transporteur à l'AFP.

« Les équipes techniques de SNCF Réseau ont commencé les opérations de réparation sur les lieux, des enquêtes sont en cours et SNCF Réseau va déposer plainte », a-t-il ajouté.

À 6 heures, une cinquantaine de manifestants chantant On est là, hymne du mouvement des « gilets jaunes » de 2018, étaient réunis à la porte d’Orléans, dans le sud de Paris, pour tenter de bloquer la circulation en direction de l’aéroport d’Orly, a constaté un journaliste de l'AFP. La police est intervenue pour empêcher le blocage.

Aux abords du lycée Hélène-Boucher, les manifestants ont bloqué le cours de Vincennes en enflammant des poubelles puis ont tenté de remonter vers la porte de Vincennes, avant de rebrousser chemin et de se disperser dans les rues adjacentes, sous des jets de lacrymogènes.

« C'est extrêmement humiliant »

Une altercation entre des policiers et lycéens d'Henri IV a été filmée. Dans un témoignage vidéo, une jeune lycéenne décrit l'intervention des policiers venus disperser le blocus établit devant l'établissement. D'après elle, les policiers ont mis les élèves en rang le long du bâtiment et leur ont demandé de mettre leurs mains sur les murs et de « ne pas les regarder ». Une situation « extrêmement humiliante » selon l'élève.

Sur l’avenue du docteur Arnold-Netter, des jeunes courent pour éviter la fumée, certains en jetant des projectiles, d’autres en essayant de mettre les rares passants en sécurité. Après un bref attroupement à l’angle de l’avenue de Saint-Mandé, les manifestants s’enfuient en courant par la rue du Niger, poursuivis par des membres de la BRAV-M, à pied. Un autre groupe de policiers de la BRAV-M à moto remonte ensuite l’avenue Courteline à vive allure, dans la direction de Saint-Mandé, où se dirigeaient les manifestants.

Plus de 50% de grévistes à Pantin

Devant le collège Jean Lolive à Pantin (Seine-Saint-Denis), une trentaine de professeurs et représentants syndicaux se sont rassemblés entre 8h et 9h pour réclamer notamment plus de moyens et d’enseignants, rapporte notre journaliste sur place. Les prises de paroles se sont enchaînées dans le calme, avant que la cortège ne se dirige vers la mairie de Pantin. Selon un syndicaliste de Force Ouvrière, seuls 8 enseignants sur 20 sont présents ce matin au collège, soit plus de 50% de grévistes.

Usage de gaz lacrymogènes devant des lycées parisiens

Des forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser des échauffourées au bas de la rue des Pyrénées suite à un blocage à l'aide de barricades devant les lycées, situés sur le cours de Vincennes (entre le XIIe et le XXe arrondissement), nous indique une source policière.

De même, la police française a fait usage de gaz lacrymogènes devant une école maternelle dans le 20e arrondissement de Paris.

Les agriculteurs prennent part au mouvement

La Confédération paysanne avait prévenu qu'elle participerait. Sur les réseaux sociaux, le syndicat agricole indique sa présence sur le blocage du Carrefour de la zone commerciale de Chambéry (Savoie), sur le blocage du rond-point de Bourges (Cher), sur l'opération « trafic ralenti » à Albi (Tarn) ou sur le blocage de l'autoroute A20 en Haute-Vienne. 

Une centaine de manifestants bloquent Eurolinks à Marseille et filtrent la circulation

Surveillés de près par les CRS, une centaine de manifestants se sont positionnés devant le portail de l'entreprise d'armement et filtrent la circulation au niveau du rond-point du collège André Malraux.

Objectif, empêcher les employés de prendre leur poste et bloquer les camions venant livrer l’entreprise d’armement, visée en juin dernier par une plainte de la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) avec constitution de partie civile. L’entreprise française d’armement Eurolinks, qui fabrique des composants pour armes automatiques rue Louis Leprince-Ringuet, dans le quartier de Château-Gombert, à moins de 2 km du métro La Rose, est dans le collimateur des manifestants, très majoritairement des jeunes.

Aux cris de " Non au massacre " ou " Pas pour la guerre ! Plus d’argent pour les salaires ! ", les protestataires tractent mollement les automobilistes qu’ils laissent passer au compte-goutte.

Une centaine de personnes autour du Stade de France

À Saint-Denis, à deux pas du Stade de France, la mobilisation se poursuit Porte de Paris. Une centaine de personnes sont déjà rassemblées à la sortie de la ligne 13 du métro. 

Des discussions sont en cours pour décider de la suite à donner à ce rassemblement. « Ce gouvernement illégitime nous pourrit la vie depuis des années, ce n’est que le début de notre mobilisation. N’ayons pas peur de la répression, tant qu’on reste unis, nous gagnerons », lance un manifestant au mégaphone. 

Sur place, on aperçoit notamment des drapeaux de la CGT, Solidaires, Révolution Permanente, et des étudiants de l’université Paris 8. Un manifestant invite la foule à bloquer la circulation sur place.

Mobilisation gare du Nord

Près de 1000 personnes sont rassemblées près de la gare du Nord (10e). Les manifestants tentent d’entrer à l’intérieur et les policiers font usage de gaz lacrymogène.

Les députés Insoumis mobilisés

Le groupe LFI à l'Assemblée fait le point sur la présence des députés Insoumis aux points de blocage. La cheffe du groupe, Mathilde Panot se trouve avec Clémence Guetté à Maisons-Alfort, tandis qu'Ugo Bernacilis soutient les manifestants à Lille.

À suivre... 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV